Votre entreprise sera-t-elle elle aussi à l’avant-garde de l’économie circulaire ?

30 janvier 2018
Thomas Vandenhaute

Décideurs, entreprises, ONG... dans la société, la nécessité de fermer les circuits matériels et de miser sur la prolongation de la durée de vie, la réutilisation, le partage, etc. fait pratiquement l’unanimité.  La Journée de l’économie circulaire a permis de rappeler que l’industrie a un rôle essentiel à jouer dans ce contexte. Interface a décidé de relever le défi.

Il faut souligner qu’un groupe toujours plus vaste de parties prenantes fait le lien entre l’économie circulaire et la transition vers une démocratisation accrue et le développement des énergies renouvelables. Installations photovoltaïques, énergie éolienne, etc. exigent des matériaux bien spécifiques qui présentent chacun un certain degré de complexité pour la production, l’utilisation et la mise au rebut des produits. 

Frans Timmermans, premier vice-président de la Commission européenne, a lancé un message réjouissant le 21 novembre 2017, à l’occasion de la Journée de l’économie circulaire : « l’industrie, avec le soutien des pôles d’expertise, fait la course en tête en matière d’économie circulaire. Les entreprises osent, plus que les décideurs politiques, réfléchir à plus long terme et prennent l’initiative dans la mise en pratique de l’économie circulaire. » Une grande satisfaction pour quiconque collabore activement à la réalisation de l’économie circulaire, car bien trop souvent, on observe une tendance à considérer, sans nuances, que les entreprises se bornent à créer des produits qui tombent rapidement en panne. Pourtant, il existe de multiples exemples du contraire dans l’industrie technologique.

Mieux encore, un nombre croissant d’entreprises demandent des engagements contraignants pour le déploiement de l’accord sur le climat et attendent des règles précises pour les produits et services circulaires. En décembre 2017, une bonne cinquantaine de grandes entreprises des pays du G20 (les plus importants pays industrialisés) ont demandé, dans une déclaration, la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le climat. Parmi les signataires, on relevait de grands noms tels qu’Arcadis, Michelin, Philips ou H&M.

Chez Interface, la théorie fait place à la pratique

Interface est un bel exemple qui étaie la position de Frans Timmerlans. L’entreprise n’a pas hésité à mettre en pratique une conception très audacieuse. Le changement a toujours été un composant important de la philoshopie d’Interface. Dès les années 1990, son fondateur, Ray Anderson, avait compris que le modèle take-make-waste n’était plus tenable et que l’entreprise devait évoluer vers un modèle en circuit. Pour ce faire, ce fabricant de tapis gourmand en produits pétroliers devait réaliser une évolution spectaculaire et se muer en une entreprise écologique, durable et, en fin de compte, réparatrice. Dans un premier temps, ces différentes ambitions ont été rassemblées dans « Mission Zero », la promesse d’éliminer d’ici 2020 tout impact négatif de l’entreprise sur l’environnement, par des changements radicaux de l’entreprise, des produits et des pratiques commerciales.

Le producteur de revêtements de sol a désormais repensé sa stratégie en vue de contribuer à un monde meilleur. Il change donc son fusil d’épaule et passe d’une approche restauratrice à une approche régénératrice :  après avoir décidé de faire moins mal (moins de déchets, d’émissions, etc.) et de bien faire (recours au recyclage, pas d’émissions, produits à faible empreinte carbone, etc.), c’est désormais l’amélioration de l’environnement (usines en tant que forêts, produits employant des matériaux dispersifs, produits qui capturent le carbone, etc.) qui prime. Son initiative Climate Take Back part de la question « Si l’humanité a accidentellement fait changer le climat, ne pourrions-nous pas le faire changer à nouveau intentionnellement ? » Elle repose sur quatre grands principes :

  • Love carbon : il est temps de traiter le carbone comme une ressource et donc de le valoriser et de l’exploiter à sa juste valeur.
  • Let nature cool : aider la nature sans interférence.
  • Lead the industrial re-evolution : coopérer avec la nature au lieu de la contrer.
  • Live zero : ne pas contribuer au problème, mais bien à la solution. 

Toutefois, personne ne peut y arriver seul, la coopération et l’innovation sont indispensables. La co-innovation est un principe important pour la création de valeur durable. Il s’agit d’une façon de progresser ensemble et d’atteindre des objectifs au moyen d’une méthodologie qui relie les idées, les individus et les moyens et élimine les barrières.

L’approche d’Interface est tout à fait conforme aux principes de l’économie circulaire, comme l'atteste l’article suivant :

  • Réflexion en système : usines en tant que forêts, ce qui signifie que des services d’écosystème sont prévus pour l’environnement, comme le stockage et l’épuration de l’eau, le stockage de carbone, le circuit azote, la baisse des températures et la préservation de l’environnement des animaux sauvages. Et ce au même niveau qu’avant l’apparition de l’homme.
  • Innovation : selon Interface, c’est à cela que doivent mener les activités économiques : une approche systématique qui vise non seulement à améliorer les produits et les processus, mais aussi à intégrer l’innovation et les initiatives sociales dans les gênes de l’entreprise. Interface espère ainsi inspirer d’autres entreprises qui voudront l’imiter ou lui emboîter le pas.
  • Stewardship : la philosophie de l’entreprise a été évaluée, ces dernières années, afin de déterminer ce que signifie être une entreprise durable. La transformation intellectuelle va plus loin qu’une empreinte nulle ou la réduction des dommages, pour passer à la recherche de façons dont l’entreprise, avec ses activités et ses produits, peut vraiment avoir un impact positif et être ainsi davantage un instrument de changement.
  • Collaboration : à certains points de vue, Interface est déjà bien partie pour dépasser son objectif précédent qui émanait de « Mission Zero ». À titre d’exemple, Net-Works, lancé en 2012, vise à convertir les filets de pêche mis au rebut dans les régions les plus pauvres du globe en matières premières brutes pour tapis en nylon.
  • Optimisation de valeur : tout provient d’une usine verte, un élément qui profite vraiment aux entretiens de vente. Lorsqu’un client hésite entre deux solutions et qu’un des deux produits est fabriqué dans une usine verte, le choix est directement plus facile.
  • Transparence ; l’entreprise veut non seulement que sa transformation soit authentique et sérieuse, mais elle veut aussi en être tenue pour responsable. Elle veut aussi vérifier son succès et le mesurer. Elle est en train d’élaborer une méthode à cette fin. Tout ceci reste un travail d’avant-garde, ce qui n’est pas sans risques. Ces risques, Interface est bien disposée à les prendre. 

Vous voulez en savoir plus sur l’approche de l’entreprise ? Découvrez les coulisses de la vidéo d’Interface :

 

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(Source figures : Interface)

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