Bertrand Piccard : "Protéger l'environnement tout en créant de la richesse et des emplois ? C'est possible!"

27 avril 2022
Article
Herman Derache

Le pilote et aventurier suisse Bertrand Piccard, orateur principal de notre événement 'The Green Exchange' du 25 mai, est la première personne à avoir fait le tour du monde dans un avion à énergie solaire. En tant qu'initiateur de la Fondation Solar Impulse, il partage aujourd'hui sa vision alternative mais réaliste sur la durabilité et la croissance économique.

"Protéger l'environnement tout en créant de la richesse et des emplois ? C'est possible! Les solutions innovantes et rentables ne manquent pas pour atteindre une économie décarbonée, porteuse de nouvelles opportunités et soucieuse du bien-être de tous."

'Croissance-décroissance'

“Le monde du coronavirus, avec ses terribles privations, donne un avant-goût peu attrayant de ce que serait une décroissance économique à grande échelle”, estime Bertrand Piccard.  L’initiateur de la Solar Impulse Foundation ne croit pas plus en la croissance dite illimitée qu’en une décroissance qui ne tient pas compte de la nature humaine. 

 

© bertrandpiccard.com 

Pour ce dernier, la nécessaire décroissance des excès n’a d’ailleurs pas à être liée à une décroissance économique. "On ne peut pas raisonner en termes absolus de croissance ou de décroissance. Il faut laisser croître certaines choses - les revenus, les salaires, l’éducation, la santé, l’efficience et en faire décroître d’autres - le gaspillage, l’inefficience et la démesure", estime-t-il, ajoutant que ce qui peut - doit- augmenter c’est la richesse globale.

Concilier écologie et économie

Pour sortir du clivage conventionnel “croissance-décroissance”, Bertrand Piccard prône une troisième voie : la croissance qualitative qui s’appuie sur un modèle économique qui rentabilise l’efficience d’énergie et de ressources en misant sur la maturité des technologies propres.

«Il est possible aujourd’hui de concilier écologie et économie. S’engager dans les technologies propres et les solutions efficientes est «logique» avant d’être «écologique». Elles créent des emplois et génèrent des profits, tout en réduisant les émissions de CO2 et en protégeant les ressources naturelles. Elles auraient chacune leur place même si le changement climatique n’existait pas. Une croissance propre est de loin préférable au statu quo polluant que nous connaissons aujourd’hui”, assure-t-il.

(Photo ci-dessus: © bertrandpiccard.com)

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