« La TU Delft ne disposant pas de l’infrastructure d’essai nécessaire, les chercheurs sont venus tester leur prototype dans l’OWI-Lab de Sirris fin 2015. »
Dans le Grand Nord, le marché de l’énergie éolienne est sur le point de faire une percée importante. Le potentiel serait même encore plus important que celui du marché offshore. Dans les régions froides, les excellentes conditions de vent et la densité élevéede l’air permettent en effet un meilleur rendement de production . Par ailleurs, en raison de la faible densité de population, l’on rencontre beaucoup moins de résistance à l’installation de grands parcs éoliens.
Cependant, la rigueur du climat pose de nouveaux défis. Tous les matériaux et pièces doivent pouvoir résister à de très basses températures. De plus, la formation de givre sur les pales de rotor peut déséquilibrer l’éolienne et occasionner des dommages au niveau des pales et du logement de la turbine. Le détachement de glace peut en outre entraîner des risques pour les riverains et techniciens de maintenance.
Les chercheurs de l’université de Delft se sont penchés sur le problème de la formation de givre et ont développé une technique de dégivrage révolutionnaire. Ne disposant pas de l’infrastructure d’essai nécessaire, ils se sont rendus fin 2015 à l’OWI-Lab de Sirris pour tester leur prototype dans la chambre climatique.
Comme l’installation permet de descendre rapidement la température jusqu’à -60 °C et de recourir à des pistolets de givrage pour simuler la formation de givre, la grande chambre climatique est parfaitement adaptée pour réaliser efficacement des essais de givrage. Les chercheurs ont pu observer tout le déroulement de l’essai à travers une fenêtre avec des caméras à grande vitesse, ainsi qu’avec une caméra climatique résistant à des températures extrêmement basses installée dans la chambre même.
La campagne d’essais de l’université de Delft a duré trois jours, durant lesquels les chercheurs ont suivi de près le processus. Les résultats de ces essais leur ont permis de mieux appréhender les possibilités d’optimisation. Depuis, le prototype a été validé et l’université examine comment commercialiser cette technique de dégivrage innovante.