Que nous apprend la pratique à propos du Cesar Tool ?

14 octobre 2020
Thomas Vandenhaute

Le meilleur feed-back vient toujours des utilisateurs. Ce principe est tout aussi valable pour le Cesar Tool. Nous partageons les enseignements et quelques réflexions critiques dont nous avons déjà pu discuter avec divers utilisateurs.     

Nous avons récemment lancé le Cesar Tool. Cet outil entend aider les entreprises à poser des choix pertinents et réalisables afin de s’orienter à court terme vers l’économie circulaire, en offrant un large accès aux connaissances acquises, aux concepts et aux méthodes éprouvées. Les utilisateurs ont entre-temps pu effectuer leurs premières expériences, dont ils ont retiré de nombreux enseignements, tout comme nous en tant que développeurs.

Qu'ont appris les utilisateurs ?

En remplissant le Cesar Tool et en prenant connaissance du rapport, la plupart des utilisateurs reçoivent diverses informations et des perspectives supplémentaires. Ce sont surtout les lacunes dans l'approche de l'économie circulaire qui sont mises en évidence ou remises en question. Il est en effet tout à fait logique qu'on aborde ce thème à partir de son propre contexte professionnel et que l'on soit donc moins attentif à certains aspects de l'économie circulaire. Par exemple, on peut se focaliser sur le développement de produits en vue d'en prolonger la durée de vie, mais on ne sait pas précisément ce qu'il advient des produits mis au rebut après utilisation.

L’accroissement de l’implication au sein de son entreprise est cité comme un objectif précieux. Dans une même entreprise, différentes personnes peuvent donc utiliser le César Tool et obtenir des résultats très variables. En discutant entre elles afin de trouver la cause des différences, ces personnes peuvent rapprocher les points de vue, ce qui permet d’accroître le soutien. 

Par ailleurs, on relève un feed-back positif envers les définitions et les termes fournis. Ceux qui sont employés dans votre entreprise ne correspondent pas nécessairement à la terminologie en vigueur chez d'autres. Les différences typiques d'interprétation de termes tels que « reconditionnement », « remise à neuf », « réutilisation » et « recyclage » sont régulièrement à l’origine d’une certaine confusion. Si vous envisagez de collaborer progressivement avec d'autres entreprises pour développer des chaînes de valeur circulaires, il est particulièrement judicieux de vérifier cette terminologie avec vos partenaires.

Nous avons été plutôt surpris par le feed-back d’entreprises précurseuses qui jugent également le Cesar Tool pertinent. Dans leur cas, l’objectif est moins d'acquérir de nouvelles connaissances, mais plutôt de poser constamment les questions adéquates dans leurs projets et processus et de conserver une vue d'ensemble de la situation. 

Qu'avons-nous appris depuis ?

Nous aussi, nous avons des points faibles et des hypothèses qui ne sont pas nécessairement toujours correctes.

L’enseignement le plus important est que si le Cesar Tool peut être utile, il n'est clairement pas le moteur d'un processus de transition, même s’il est utilisé par plusieurs personnes dans l'entreprise. Le passage d'une action ad hoc à une approche structurée (p. ex. l'intégration de projets d’économie circulaire dans les réunions mensuelles de R&D, de vente, etc.) reste essentiel. Le Cesar Tool ne permettra pas à chaque entreprise d’effectuer désormais toutes les démarches ultérieures elle-même. Dans nombre de cas, une certaine forme d’accompagnement pourra être utile.
Un deuxième enseignement concerne les différents résultats pouvant être obtenus dans une entreprise en fonction de la perspective de la personne qui remplit l’outil. Hormis l'effet positif décrit précédemment, divers utilisateurs ont ressenti ceci comme un obstacle. Les résultats sont trompeurs pour quelqu'un qui cherche des valeurs numériques (éventuellement) univoques de la circularité de son entreprise. Nous ne pouvons malheureusement rien y changer. La circularité en ce sens est comparable à la sécurité ou à la qualité ; elles ne peuvent pas se résumer à un chiffre. Le succès se mesure à la maîtrise des processus qui permettent d'atteindre ces objectifs (sécurité, qualité élevée et circularité). Comme l'économie circulaire elle-même, il existe donc divers aspects (coopération, transparence, innovation, etc.) et processus (conception de produits et de services, fourniture de services, établissement et gestion du modèle de revenus, etc.) qui interagissent. De petits changements dans ces composants peuvent générer de grandes différences. Cela reflète le caractère systémique.

Ce manque de simplicité et de clarté semble gêner un faible nombre d'utilisateurs lorsqu'il s’agit de prendre des mesures concrètes. Ici aussi, la solution peut venir d’un encadrement sur mesure.

Vous avez des questions à propos du Cesar Tool ou des prochaines étapes que vous pouvez mettre en œuvre ? Contactez-nous ! Nous déterminerons avec vous le type de soutien le plus approprié.   

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