Hausse du trafic à Bruxelles vers le 2e pic du coronavirus

07 décembre 2020
Elena Tsiporkova

Dans ce quatrième article de blog d'une série publiée dans le cadre du projet MISTic sur la situation du trafic à Bruxelles en période de confinement, nous faisons le point sur l'évolution du trafic en le comparant à la situation d’avant la pandémie. 

Nos analyses sont basées sur un jeu de données de Bruxelles Mobilité, qui reprend le comptage des véhicules sur 55 sites très fréquentés de la ville de Bruxelles. Dans notre premier article, nous avons décrit que le trafic avait globalement considérablement diminué durant le premier confinement en mars, mais moins sur la Petite Ceinture de Bruxelles, où des pics allant jusqu'à 80% du trafic habituel ont été observés. Dans le deuxième article, nous nous sommes concentrés sur l'évolution du trafic pendant la première vague d'assouplissement du confinement, entamée début avril, qui a révélé des schémas intéressants du volume de trafic. Dans notre troisième article, nous nous sommes penchés sur le trafic de la Petite Ceinture de Bruxelles du début du confinement au début de l'été, en recourant à une analyse visuelle.

Dans ce quatrième article, nous allons faire le point sur l'évolution du trafic à Bruxelles en le comparant à la situation d’avant la pandémie. À cette fin, nous utiliserons les données historiques de comptage des véhicules disponibles pour 17 sites stratégiques de Bruxelles. Nous constatons que les différentes mesures de confinement ont eu et ont toujours un grand impact sur le trafic à Bruxelles.    

Vacances 

Comme on peut s'y attendre, la circulation est fortement influencée par les périodes de vacances. Les étudiants ne vont pas en cours, beaucoup de parents prennent aussi congé, certaines activités de loisirs sont au point mort tandis que d'autres activités de loisirs de vacances apparaissent, etc. Ce phénomène permet difficilement de comprendre si une baisse soudaine du volume de véhicules au début des vacances est due à l'effet 'vacances' ou à l'évolution des mesures de confinement. Afin de mieux l'appréhender, nous avons établi quelques empreintes hebdomadaires (comme présenté dans notre premier article) dans la figure suivante. 

Dans la première empreinte des semaines ordinaires travail-école (Regular work-school weeks), nous illustrons le volume de trafic moyen par heure de chaque jour de la semaine dans la ville de Bruxelles. À cette fin, nous avons agrégé les données de 2018 jusqu'au premier confinement belge en mars 2020, en excluant les jours fériés et les congés scolaires. Comme nous utilisons cette empreinte comme base de référence pour les analyses ultérieures, nous indiquons au centre qu'elle représente 100% du volume du trafic.

 

traffic-covid

Week-ends prolongés pendant les vacances de Pâques 

À côté de l'empreinte des semaines ordinaires travail-école sur la première rangée, deux empreintes similaires sont établies pour les vacances de Pâques et d'été avant la pandémie. Pendant les vacances de Pâques, en dehors du week-end, on observe une diminution du volume de trafic principalement au début et à la fin de la semaine de travail. Cela pourrait s’expliquer par le fait que les gens ont pris un week-end prolongé, en particulier autour du lundi de Pâques. Ce phénomène ne s’observe pas pendant les vacances d'été, où la diminution du volume du trafic est bien répartie. 

Moins de trafic en été sans mesures de confinement  

La deuxième rangée de la figure montre les empreintes du trafic pour les vacances de Pâques et d'été pendant la pandémie. En raison du confinement imposé, on observe une diminution supplémentaire de 50% du volume de trafic pendant les vacances de Pâques, par rapport aux vacances de Pâques de référence. Quelques mois plus tard, pendant les vacances d'été, le gouvernement a levé toutes les restrictions aux déplacements. Étonnamment, on enregistre tout de même une réduction de 18% du volume du trafic. Cela pourrait s'expliquer par plusieurs raisons, par exemple le fait que le gouvernement encourage officiellement le télétravail [statbel] et la baisse des déplacements liés aux activités de loisirs telles que les camps d'enfants, les visites de musées et les autres manifestations culturelles, aucun trafic lié aux festivals, etc.  

Comparaison mensuelle

 

Fluctuation du trafic avant la pandémie

Le volume du trafic à Bruxelles est très saisonnier, car il est influencé par les conditions météorologiques, les vacances, les événements annuels, etc. Les barres bleues du graphique ci-dessus l'illustrent en visualisant la moyenne hebdomadaire des comptages de véhicules sur les sites disponibles pendant plusieurs mois consécutifs (agrégés de 2018 au début de la pandémie). On voit que le pic de trafic se situe en mai et les creux en juillet et août.

Le trafic en octobre a atteint des volumes presque normaux de période avant pandémie

Les barres grises de ce diagramme montrent les mêmes valeurs, mais pendant la pandémie. Nous pouvons ainsi comparer les comptages hebdomadaires à ce qu’on pourrait s'attendre dans une situation non pandémique. Entre chaque mois correspondant est affichée la différence (Δ) en pourcentage. On observe que le schéma saisonnier global a été en quelque sorte conservé, tandis que la baisse du volume de trafic par rapport à ce que nous imaginions a continué de diminuer (on s'attend à un bond de 7% en juillet). Cela s'est traduit par une baisse de seulement 5% du volume de trafic en octobre. Le trafic s’est ainsi fort rapproché de la situation d'avant la pandémie. Indirectement, cela montre aussi que l’activité économique ordinaire à Bruxelles a repris progressivement. Malheureusement, de nouvelles restrictions ont été imposées peu après.

Ruée vers les vacances en juillet

Comme mentionné dans le paragraphe précédent, on constate une soudaine baisse du volume du trafic en juillet. Ici, la différence par rapport à la situation d'avant la pandémie passe de 21% à 28%, alors qu'auparavant, on ne pouvait qu'observer une tendance à la baisse de ces pourcentages. De plus, cette baisse du volume de trafic/creux a complètement disparu en août. Cela pourrait s'expliquer par le fait que, une fois les mesures de confinement levées peu avant les vacances d'été, les gens ont décidé de prendre leurs vacances immédiatement en juillet.

Cet article a également été publié sur le site Web d’EluciDATA Lab dans le cadre d'une série de blogs consacrés au projet MISTic, réalisé par le laboratoire EluciDATA de Sirris en partenariat avec Macq et la VUB. Le projet MISTic est subventionné par la Région de Bruxelles-Capitale - Innoviris.  

 

 

 

 

]]>

Auteurs

As-tu une question?

Envoyez-les à innovation@sirris.be